Véritable petit délice du Printemps; le conopode dénudé (plus couramment appelé noisette de terre) fait partie de la famille des Apiaceae. Il s’agit donc d’une petite plante dont le tubercule souterrain est comestible. Son goût de noix est très prisé par les férus de botanique et ne se laisse attraper que par des doigts experts.
En effet, la noisette ou châtaigne de terre a tendance à se confondre avec sa cousine la carotte sauvage pour ses tiges hautes ou encore la ciguë qui elle, est connue pour sa toxicité. Prudence donc si vous voulez découvrir la saveur de ce bulbe comestible.
Cependant, rassurez-vous, aucune d’entre-elles ne se distingue par des monticules de racines en forme de noisette comme le conopode dénudé; le risque de confusion reste donc limité.
Sommaire
Où se trouve-t-il ?
C’est une plante que l’on rencontre dans les sous-bois, dans les lisières, ou alors dans les clairières. Il s’agit d’une espèce de plantes (Conopodium majus) qui est un légume vivace.
On la retrouve très souvent dans les régions littorales comme la Bretagne, la vendée, mais aussi encore Corse et parfois dans les terres comme souvent en Auvergne.
Il faut être très attentif pour la trouver, car le conopode dénudé sait se faire discret car ses tubercules se méritent. Il pousse au soleil ou à mi-ombre sur les sols frais, aérés et légers ; c’est-à-dire sur les terrains qui ne sont pas tassés.
En dessous de ces longues tiges fleuries, il vous faudra creuser pour obtenir ces fameuses noisettes de terre. Ces petites amandes de 1 à 2 cm ont ce goût léger de noix que les vendéens aiment appeler Abernotte et les Bretons Gernotte.
Comment la reconnaître ?
La noisette de terre se découvre au détour d’une balade, sur les bords de talus au début du printemps et surtout au mois d’Avril. Elle se caractérise par des tiges hautes d’environ 55 cm dont les feuilles très découpées présentent des fleurs ombellifères lors de la période de floraison. Ce sont de jolies ornements blancs voire rosés en ombelles de 7-8 cm de diamètre.
Les feuilles ont un aspect beaucoup plus fin que la carotte sauvage et pour les distinguer définitivement; il suffit de froisser la feuille pour en détecter l’odeur. En l’absence de tout parfum, il s’agit bien de la noisette de terre.
Attention toutefois, lorsque les fleurs se développent, les feuilles disparaissent. Restez vigilants si vous procédez à une cueillette sauvage.
Quand se situe sa floraison ?
Fleurissant de Mai à Juillet, la plante a besoin d’une zone très humidifiée pour s’épanouir.
Si vous la cultivez au potager, il faut donc procéder à ses semis au Printemps (Avril / Mai) pour observer cette floraison au début de l’été.
En effet, il faut savoir que dès Avril la tige fine et striée sort de terre. À la base, les feuilles alternes sont espacées puis rattachées à la tige par une courte gaine.
En Septembre, les bulbes sont prêts à être récoltés. La taille du gland de terre peut varier d’un plant à un autre, mais il faut bien comprendre que celui-ci a une fonction de réserve. Cela signifie que lorsque la plante commence à repousser au début du Printemps; elle va puiser dans ses réserves donc le tubercule sera de moins bonne qualité. Par conséquent, il vaut mieux ne ramasser les tubercules que là où la plante est vraiment abondante.
Et si vous la cultivez, pensez donc à réaliser des boutures éclaircies de 20 cm environ et des semis individualisés pour les replanter au Printemps.
Comment la récolter ?
Le conopode présente des petits tubercules en forme de noisettes qui sont très recherchés. Débute alors la partie la plus ingrate pour obtenir ce mets précieux.
Il s’agit de déterrer le bulbe de la plante sans casser la petite tige qui le relie à la feuille. Elle est extrêmement fragile et à la fâcheuse tendance de virer à 90° alors qu’on se rapproche du tubercule. C’est donc un exercice de précision pour avoir le droit de goûter au précieux sésame.
Il se peut que parfois le bulbe soit enfoncé à plusieurs dizaines de centimètres ce qui est loin de rendre le travail aisé. Le plus grand défi reste de laisser la feuille attachée au tubercule. Si c’est vain, prenez directement une bêche pour recueillir le légume.
Une fois que vous avez réussi l’opération, vous obtenez une petite noisette de terre dont la taille peut varier.
Comment se consomme-elle ?
Pour les déguster, il faut les récolter de septembre jusqu’à la fin de la floraison. Après un léger nettoyage, le conopode est comestible immédiatement. En effet, les noisettes de terre se conservent peu. Généralement les plus gourmands aiment les croquantes dès leur sortie de terre.
Mais elles se consomment aussi cuites, juste poêlées ou bouillies dans de l’eau. Ce type de préparation est privilégié lorsque les tubercules ont été stockés déjà quelques jours au sec et au frais.
Propriétés médicinales des noisettes de terre
Bien qu’on ne retrouve aucune trace archéobotanique; des scientifiques ont remarqué un certain nombre de bienfaits médicinaux dans les tubercules du conopode dénudé.
Il faut dire que sa culture à longtemps été exploitée par les Hommes. À l’âge de Bronze, il s’avère que l’espèce aurait joué un rôle important et représentait une vraie ressource alimentaire.
Ainsi, ces légumes vivaces à la texture de pomme de terre pourraient donc avoir les propriétés suivantes :
Renforcement des vaisseaux sanguins.
Sa consommation pourrait empêcher la formation de varicosités. L’escine qu’ils contiennent réduit l’activité des enzymes qui affaiblissent leurs parois; et les flavonoïdes et la coumarine les scellent pour conférer des propriétés anti-inflammatoires.
Prévenir le gonflement et réduire la cellulite.
Les extraits de noisette de terre contenus; par exemple, dans les préparations pour les jambes lourdes et la cellulite améliorent l’élasticité des vaisseaux sanguins, empêchant la lymphe de s’infiltrer dans les tissus adjacents.
Amélioration de la circulation sanguine.
Les glands de terre réduiraient la tendance aux hémorroïdes et aux varices. En effet, les flavonoïdes et l’escine ont la faculté de réduire la viscosité du sang, améliorant ainsi son écoulement.
Apaisement des troubles digestifs.
Les tanins contenus dans les infusions de fleurs ou de feuilles de conopode ont un effet relaxant et anti-inflammatoire, voire constipant; aidant en cas d’intoxication alimentaire ou d’une sensation de satiété opprimante. Le tubercule en lui-même permet aussi de lutter contre les aigreurs d’estomacs.