Le sumac de Virginie, également connu sous le nom de sumac vinaigrier (Rhus typhina) est une plante qui n’est pas difficile à identifier. Elle se caractérise par des grappes de fruits rouges trois feuilles et peut se présenter à la fois sous forme de buisson et de plantes grimpantes, qui séduisent beaucoup les amateurs de botanique.
Pourtant, sous ses airs flamboyants, et sa floraison spectaculaire voire envahissante; le sumac vénéneux est une plante à manipuler avec la plus grande précaution. Ne procédez jamais à une récolte sauvage de sumac, préférez toujours vous tourner vers des professionnels certifiés pour vous procurer la plante aromatique. Explications.
Sommaire
Les espèces de sumac dangereux
Espèce sauvage originaire d’Amérique du Nord; l’herbe à puce ou surnommée bois de chien est commune dans une grande partie des États-Unis et du Canada.
Cette plante est surtout très populaire pour son condiment obtenu à partir des baies rouges séchées qui offre des arômes aigres-doux. C’est d’ailleurs cette épice qui lui vaut son surnom de vinaigrier; car elle représentait un excellent substitut au citron et au vinaigre dans l’Antiquité. Ces fruits poussent sur l’arbuste de l’espèce Rhus Coriaria qui est un sumac comestible.
Toutefois, il faut savoir qu’il existe trois variété toxiques de sumac, qu’il ne faut jamais manipuler, ni ingérer :
- Le Toxicodendron radicans – Sumac vénéneux ;
- Le Toxicodendron pubescens – Sumac grimpant ;
- Et le Toxicodendron diversilobum – Sumac à feuilles de chêne.
Ces espèces s’avèrent être très dangereuses pour l’homme et pour les animaux. Elles se caractérisent par des fruits non pas rouges mais plutôt blancs voire translucides et des grappes de baies ayant trois feuilles.
Elles peuvent provoquer une dermatite de contact, des lésions de la muqueuse gastro-intestinale ou des poumons et; dans certains cas, un choc anaphylactique.
Les causes de l’empoisonnement au sumac de Virginie
L’empoisonnement à l’herbe à puce est causé par un mélange de pentadécycatécholamines couramment appelé urushiol; présent dans le jus de ses feuilles et sur la sève des tiges. Toutes les parties de la plante, en particulier les fruits en contiennent et sont toxiques pour l’homme; surtout pour les enfants et les animaux. Le jus contenant de l’urushiol au contact de l’oxygène devient une laque noire.
Chez les personnes sensibles, cela peut provoquer une réaction allergique (dermatite de contact), qui peut conduire à un choc anaphylactique dans certains cas les plus graves. Le sumac vénéneux peut également représenter une toxicité si vous ingérez les feuilles ou les fruits. En effet, une intoxication alimentaire peut survenir en mangeant par inadvertance ses feuilles; par exemple dans un mélange d’herbes du jardin ou en pensant tomber sur le précieux condiment aux baies rouges séchées.
De plus, si un sumac de Virginie à fait irruption chez vous, n’essayez pas de le faire disparaître en y mettant feu. Les vapeurs inhalées des feuilles, des fleurs et des fruits sont extrêmement toxiques.
Enfin, sachez que la sève d’urushiol reste active quelques jours de plus, donc le contact avec une plante morte peut également entraîner une réaction allergique. En outre, les outils, articles ou vêtements qui ont été exposés au bois de chien doivent être lavés pour éviter toute transmission ultérieure de l’urushiol toxique.
Symptômes de toxicité du vinaigrier
Les symptômes d’irritation cutanée provoqués par cette plante sont très caractéristiques. Selon le degré de sensibilité, un érythème prurigineux et une éruption vésiculeuse peuvent apparaître.
L’empoisonnement par le sumac de Virginie se manifeste en général de quelques heures (pour les plus sensibles) à deux jours après contact; et peuvent persister jusqu’à 4 semaines.
Le liquide des vésicules cutanées n’a pas la capacité de propager du poison à d’autres parties du corps ou à d’autres personnes. Cependant, si jamais vous avez été en contact avec une plante, ne couvrez pas l’endroit où l’éruption cutanée se développe. Le confinement sous un pansement ou une compresse propage la contamination. Laissez les cloques sécher à l’air libre pour permettre une guérison plus facile.
De plus, manger du lierre ou des remèdes à base de plantes qui en contiennent endommage davantage les muqueuses du tractus gastro-intestinal, ce qui peut entraîner une gastro-entérite grave. D’autant plus que si vous optez pour un traitement de phytothérapie où les feuilles sont brûlées, la fumée inhalée entraîne une éruption cutanée supplémentaire dans les poumons, provoquant des douleurs et de lourds dommages aux voies respiratoires.
Traitement de l’empoisonnement par le sumac
L’empoisonnement par le sumac de Virginie est traité principalement de manière symptomatique. Avec la dermatite de contact, il s’agit de réduire les démangeaisons et la douleur. Le traitement de base consiste à laver soigneusement la peau avec du savon doux. Cela doit être fait dès que possible après l’exposition à la plante.
Cette solution savonneuse est nécessaire car l’urushiol est hydrophobe (il ne se dissout pas dans l’eau).
Ne cherchez pas à faire de la médecine douce avec des plantes contrant les effets du sumac vénéneux ou en prenant de l’homéopathie. Cela pourrait exacerber les effets de la sève sur votre organisme. En effet, la consommation de lierre ou de médicaments à base de plantes qui en contiennent peut provoquer une inflammation dangereuse de l’estomac et des intestins.
Sachez que des préparations pharmaceutiques sont disponibles, contenant généralement des tensioactifs spéciaux pour dissoudre l’urushiol. Le traitement comprend des onguents, des crèmes contenant des glucocorticoïdes, ainsi que des formes orales d’antihistaminiques. Le plus couramment utilisé est la diphenhydramine. Les préparations rafraîchissantes pour la peau sont également utilisées pour réduire les démangeaisons et la douleur.
Enfin, il est important de se rappeler de ne jamais gratter les cloques qui se sont formées; car la plaie ouverte qui en résulte est un moyen facile d’infecter d’autres zones ou des proches avec des micro-organismes; ce qui peut entraîner une infection bactérienne secondaire. Si la vésicule se brise ou gratte, pressez quelques compresses stériles sur la zone mais ne la couvrez pas durablement. En cas de surinfection bactérienne, un traitement antibiotique est nécessaire.